La France n° 2 mondiale de l’armement | Newsletter bimensuelle Op² (N°3)

PROJECT WATCH

L’actu des grands projets industriels en un coup d’œil

Chers professionnels de l’industrie,

Pour cette nouvelle édition, les grands projets français sont à l’honneur. De la défense à la décarbonation, l’industrie française démontre un savoir faire exportable dont nous pouvons être fier! A rappeler que chacun des articles ci-dessous cache une équipe et un chef de projet capable de gérer une complexité, souvent internationale. Des ingénieurs entrepreneurs qui font avancer l’industrie française.

Bonne lecture,
L’équipe Op²

« Nous devons passer en mode économie de guerre pour l’industrie de la défense. »

Thierry Breton, Commissaire européen

Si vis pacem para bellum. Breton, qui plaide pour une politique de défense commune, souhaite un quadruplement de la production de munitions par l’Europe sous 2 ans. Avec son industrie, la France sera le moteur de cette croissance.

La France devient deuxième exportateur d’armes au monde derrière les États-Unis et devant la Russie. Une offre portée par Thalès, Safran, Dassault Aviation, Naval Group… Notre industrie militaire est boostée par les commandes asiatiques et moyen-orientales, le Rafale en tête. Le défi : prendre des parts de marché aux États-Unis, dominants en Europe.

Notre analyse

Si les motifs géopolitiques de cette course à l’armement sont inquiétants, la France montre qu’elle sait répondre sur le terrain industriel : avions de chasse, sous-marins, frégates, blindés, artillerie… Nos ingénieurs montrent une réelle capacité à concevoir des produits et systèmes militaires complexes. Mais soulignons aussi leur maîtrise en termes de gestion de projets : à la complexité industrielle classique s’ajoute la nécessité de coordonner les régulateurs, le centre d’achats étatique, les ministères. Un bel exemple de rigueur de gestion de projet qui peut être source d’inspiration pour d’autres industries.

Deux ans après la volte-face australienne, Naval Group relance le Barracuda avec sa version Blacksword. La négociation exclusive avec les Pays-Bas pour la livraison de quatre sous-marins d’attaque à motorisation diesel est en cours et la signature du contrat est conditionnée à l’obtention du vote parlementaire. Un contrat de plus de 2,5 milliards d’euros pour remplacer la flotte hollandaise. Si cette négociation se concrétise, les Pays-Bas auront leurs nouveaux sous-marins avant l’Australie !

Stellantis va investir 5,6 milliards d’euros en Amérique du Sud entre 2025 et 2030. Un investissement stellaire, devant les annonces récentes de Toyota (2 Mds), Volkswagen (1,6 Md), Hyundai (1 Md), Renault (850 millions) et BYD (500 millions). Stellantis est déjà en position dominante avec Fiat, leader historique du marché, mais le potentiel de croissance important aiguise les appétits. Parmi ses priorités, le moteur hybride électrique/biocarburant et les véhicules électriques.

La France va liquéfier et exporter son carbone au Danemark dans des sites de stockage géologique permanent en mer du Nord. D’abord par bateau, à l’avenir potentiellement via un « carboduc ». L’accord doit permettre d’atteindre notre objectif de baisse de 55 % de nos émissions carbone d’ici à 2030. Un levier très attendu notamment par l’industrie lourde (cimenterie, chimie…) pour décarboner sa production.

La géothermie hexagonale fait frémir les décideurs ! L’État a commandé une cartographie des sous-sols dans l’ouest de l’Île-de-France. Objectif : les exploiter pour produire de la chaleur renouvelable. Plus de 300 000 foyers franciliens sont déjà chauffés par ce biais. L’État veut faire décoller la géothermie car elle est décarbonée, peu encombrante, silencieuse et locale.

Le gouvernement lance des études pour concevoir deux nouvelles usines de traitement et de recyclage du combustible nucléaire à La Hague. Objectif : traiter les déchets des six nouveaux EPR2 prévus et des futurs SMR. Il s’agit aussi de prendre le relais des sites vieillissants de La Hague et de Melox (Gard), prolongés au-delà de 2040. Orano, qui exploite les sites, anticipe pour s’assurer de l’aide publique dès cette coûteuse phase de développement.

7 000

C’est le nombre d’embauches prévues chez Thalès en 2024. Le groupe français a déjà réalisé une année record en 2023 (+5 % de croissance), et vise les 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024.